🚕🗺️ Les chauffeurs de taxi londoniens et leur cerveau extraordinaire"
🧠 Comment votre cerveau se transforme chaque jour sans que vous le sachiez ?
⏱ Temps de lecture : 8min
Ce que vous allez découvrir 💡
Découvrez comment le cerveau d'Einstein était différent du vôtre 🧪
Le secret derrière l'expression "le vélo, ça ne s'oublie pas" 🚲
Le lien étonnant entre les chauffeurs de taxi londoniens et la croissance du cerveau 🚕
Salut à tous, c’est tonton Bertrand !
Aujourd'hui, on continue avec un épisode sur les mystères de la Neuroplasticité ou comprendre comment ton cerveau se modifie en continu !
Il y a encore peu de temps, beaucoup de scientifiques pensaient que le cerveau ne se modifiait plus après la fin de l’enfance (et que la suite était donc le début des ennuis). Mais de plus récentes avancées, ont permis de démontrer que notre cerveau se module tout au long de la vie. Il produit de nouveaux neurones et modifie sa structure, au vu de nos expériences et nos apprentissages.
Cela a un nom, la Neuroplasticité ou plasticité cérébrale.
L’un des plus grands exemples de la neuroplasticité est probablement celui d’Albert Einstein. Après sa mort, son cerveau a été scruté de part et d’autres par de nombreux scientifiques.
Ils ont découvert que la région de son cerveau responsable des mathématiques et du raisonnement spatial était bien plus développée que la moyenne. On pense que c'est le résultat de toute une vie passée à réfléchir intensément sur des problèmes complexes !
Dans cet article, nous allons vous donner les bases de la plasticité cérébrale, afin de comprendre comment fonctionne votre cerveau en mouvement et comment mettre à profit votre plasticité cérébral pour être plus performant ou cultivé de jour en jour !
1) Les bases de la neuroplasticité
Comment notre cerveau change ? L’exemple de la mémoire.
Lorsqu’on apprend une nouvelle notion, c’est notre mémoire qui se met en route ! Le cerveau va établir de nombreuses connexions entre les neurones.
Imaginons un chemin en forêt. Lors d’un nouvel apprentissage, un chemin se crée dans la forêt de neurones. Plus on pratique et sollicite cette route inter-neurones, plus le sentier se forme et plus le passage sera facilité !
C’est une manière de mieux comprendre la plasticité de notre cerveau. L’expérience modifie nos connexions et par conséquent l’architecture de notre cerveau !
Et effectivement, on peut le voir dans la vie de tous les jours. Tout le monde connait cette fameuse expression : "c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas". Eh bien, c'est exactement grâce à la plasticité cérébrale !
Une fois que vous avez appris à faire du vélo, les connexions neuronales sont si bien établies (votre chemin de forêt est si bien tracé) qu'elles restent stables même après des années sans pratique. Mais les mystères de la plasticité ne s’arrête pas là.
Lors de la perte d’une fonction sensorielle, d’un membre ou après un AVC, le cerveau se réorganise afin de compenser cette perte.
Au niveau de la zone affectée par la lésion, les neurones se détériorent (et meurent, snif) et ne peuvent donc plus assumer leurs fonctions. Une réorganisation neuronale permet à d’autres neurones du cerveau de venir prendre le relais pour faire fonctionner la région lésée (quel esprit d’équipe !).
Dans le cas d’un AVC, des fonctions cérébrales sont impactées et par conséquent une région du cerveau l’est aussi ! C’est au cours du processus de rééducation que la plasticité cérébrale va jouer son plus beau rôle, celui de créateurs de nouveaux réseaux “compensatoires”. Le meilleur exemple en date, est Beethoven, le célèbre compositeur qui est devenu sourd vers la fin de sa vie.
Malgré sa surdité, il a continué à composer de la musique grâce à la plasticité cérébrale. Son cerveau a réorganisé ses connexions pour "entendre" la musique dans sa tête, sans avoir besoin de l'entendre physiquement !
Allez, on se termine l’épisode sur l’un des meilleurs sons de Beethoven pour terminer avec classe 👇
Le cerveau, cette bonne vieille carte Michelin
Pour mieux comprendre le processus fascinant de la plasticité cérébrale, imaginons notre cerveau comme une vaste carte géographique. Dans cette analogie :
Les villes et villages représentent les corps des neurones
Les routes qui relient ces localités symbolisent les prolongements neuronaux (axones et dendrites)
Le réseau routier dans son ensemble illustre les connexions neuronales
Notre cerveau est composé de milliers de ces "réseaux routiers" permettant à différentes régions cérébrales de communiquer entre elles. Ces connexions sont essentielles pour assurer nos fonctions cognitives, motrices et sensorielles.
Lorsqu'un accident vasculaire cérébral (AVC) survient, c'est comme si certaines zones de notre carte étaient soudainement inondées ou détruites par un séisme. Les "villes" (neurones) de ces régions sont endommagées, voire détruites, et les "routes" (connexions) qui y mènent deviennent inutilisables. Cela perturbe gravement la circulation de l'information dans le cerveau.
C'est là qu'intervient la plasticité cérébrale, comparable à un système GPS ultra-sophistiqué.
Face à ces "routes barrées", notre cerveau va :
Créer de nouvelles connexions (comme tracer de nouvelles routes)
Renforcer des connexions existantes mais peu utilisées (élargir des chemins secondaires)
Réaffecter certaines régions cérébrales à de nouvelles fonctions (comme transformer un village en ville pour pallier la perte d'une grande cité)
Cette réorganisation ne se fait pas du jour au lendemain. Tout comme il faudrait du temps pour reconstruire un réseau routier, le cerveau a besoin de temps et de stimulation pour rétablir ses fonctions.
Des capacités aussi fondamentales que le langage, la motricité ou la mémoire, acquises très tôt dans notre vie, peuvent être affectées par un AVC. La plasticité cérébrale permet progressivement de "redessiner" la carte de notre cerveau pour retrouver ces fonctions essentielles.
Cette capacité remarquable du cerveau à se réorganiser et à s'adapter face à l'adversité est au cœur de nombreuses histoires fascinantes de récupération après un AVC, illustrant le pouvoir extraordinaire de la plasticité cérébrale.
Quelques histoires assez captivantes nous permettent de mieux comprendre quel impact la plasticité cérébrale peut avoir sur notre cerveau !
2) Des exemples surprenant de plasticité cérébrale
La Neuroplasticité a le potentiel de réinventer la forme et les fonctions du cerveau humain. Voici un parfait exemples pour illustrer notre cerveau qui bouge !
Joe le taxi
Pour conduire un taxi à Londres, il faut une sacrée mémoire. En effet, l’examen appelé "The Knowledge" demande aux futurs conducteurs de connaître sur le bout des doigts le nom et la localisation de toutes les rues de la ville anglaise (environ 25 000 rues). Il est considéré comme l'un des plus difficiles au monde et il faut en moyenne 3 à 4 ans pour le réussir.
Dans une étude parue en 2011, un chercheur curieux a décidé de comparer les régions cérébrales responsables de la mémoire, avant et après l’examen de conduite. Résultat, 4 ans plus tard, l’hippocampe, région centrale dans les réseaux de mémoire, avait nettement grandi en comparaison à sa taille avant l’examen, preuve que l’utilisation du cerveau peut provoquer des modifications physiques et spécifiques dans le cerveau.
Modifications OK.
Mais est-ce que notre capacité à modifier nos réseaux est elle la même toute notre vie ?
Non.
Introduction de la notion de période critique ! Ces fenêtres de temps sont notamment observé au cours des premières années chez l’enfant !
Le langage de l’enfant
Là où le réseau est encore en pré-cablâge et où chaque connaissance de l’enfant est un sentier nouveau dans son petit cerveau.
On pense que cette plasticité est telle que chez le petit enfant il y a plusieurs millions de synapses qui font et se défont chaque seconde !
C’est un bouillonnement extraordinaire, une plasticité telle qu’elle va nous permettre de modifier nos réseaux cérébraux pour acquérir, par exemple, une certaine langue, voire deux langues ou trois langues chez les personnes bilingues ou trilingues.
Ces périodes critiques sont des périodes de haute stimulation où tout peut être appris plus vite, plus fort, plus haut (merci Olivier).
Chez les enfants l’apprentissage des phonèmes de la langue maternelle (les sons) tout se passe pendant la première année de vie.
Un enfant de 9 mois est capable de discriminer tous les phonèmes de toutes les langues du monde. Oui tous !
A partir de 12 mois, son éventail se restreint et il ne va plus pouvoir discriminer que les phonèmes qui sont dans sa langue.
Dingo, non ? Ces périodes sont donc précises dans le temps et permettent au cerveau humain de se développer dans les meilleures conditions ! C’est ensuite l’expérience de vie qui prend le relai sur notre plasticité cérébrale. Apprentissages, relations, bonnes pratiques, nous sommes les premiers acteurs de notre évolution et de celle de notre cerveau !
🏋️ Comment mettre en pratique ?
Il existe différentes manières de stimuler notre plasticité cérébrale au quotidien, voici quelques exemples petit génie :
Changez régulièrement vos habitudes : prenez un nouveau chemin pour aller au travail, brossez-vous les dents avec la main non dominante, ou réorganisez votre espace de travail. Ces petits changements forcent votre cerveau à s'adapter et créent de nouvelles connexions neuronales.
Les challenge cognitif : Tout comme le sport renforce nos muscles, les efforts cognitifs comme la pratique de jeux, de nouvelles langues ou d’instruments de musiques peut faciliter la création de nouveaux réseaux de neurones.
Renforcer les connexions par les interactions : Engager des conversations profondes, participer à des débats ou simplement rencontrer de nouvelles personnes peut stimuler la neuroplasticité. L’interaction sociale est un puissant activateur du cerveau et contribue à son développement continu.
Aliments et suppléments bénéfiques : Comme mentionné précédemment, certains nutriments peuvent favoriser la plasticité cérébrale. Les acides gras oméga-3, que l’on trouve dans les poissons gras comme le saumon, les noix et les graines, sont essentiels pour la santé neuronale.
L’importance d’un sommeil réparateur : Le sommeil joue un rôle crucial dans la consolidation de la mémoire et la réparation des connexions neuronales. Un sommeil de qualité favorise la neuroplasticité et aide le cerveau à traiter les informations de la journée.
Exercez votre mémoire : jouez à des jeux de mémoire, apprenez des paroles de chansons par cœur, ou essayez de vous rappeler en détail votre journée avant de vous coucher.
Stimulez vos sens : engagez-vous dans des activités qui stimulent plusieurs sens à la fois, comme la cuisine (qui implique l'odorat, le goût, le toucher et la vue).
Pratiquez une activité physique régulière : comme on la vue dans l’épisode précédent, l'exercice augmente la production de BDNF (facteur neurotrophique dérivé du cerveau), une protéine qui favorise la croissance des neurones et renforce les connexions synaptiques.
Méditation et relaxation et l’optimisation de la plasticité : La méditation, en particulier la méditation de pleine conscience, peut augmenter la densité de la matière grise et renforcer les connexions neuronales. En plus de réduire le stress, qui peut entraver la plasticité, la méditation peut directement améliorer l’adaptabilité de notre cerveau.
Pour aller plus loin
👉 Le cerveau en constante reconstruction : le concept de plasticité cérébrale
👉 En vidéo
L’énigme de la semaine !
L’énigme de la semaine dernière était :
Je suis le commencement de l'effroi, la fin de la durée et de l'espace, le commencement de toutes extrémités et la fin de chaque contrée. Qui suis-je ?
Et la réponse était : la lettre E
La nouvelle énigme est : 👇
Je suis toujours devant vous, mais vous ne pouvez jamais m'atteindre. Qui suis-je ?
Conclusion
La neuroplasticité c’est un peu comme un chef d’orchestre qui doit constamment ajuster sa symphonie en fonction des musiciens (les neurones) qui jouent parfois faux, afin d’obtenir le résultat le plus plaisant pour soi et pour les autres.
J’espère que cette édition vous a intrigué et qu’elle a permis la création de quelques neurones en cours de route, penses à nous lors de ton prochain passage devant Big Ben !
Bonne soirée !
Cérébralement vôtre,
Bertrand 🧠✨
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Disclaimer : Les informations présentées dans cette newsletter s'appuient sur des recherches scientifiques. Cependant, les résultats ne sont pas des certitudes absolues et représentent parfois des corrélations sans prouver de causalité directe. La science des neurosciences évolue constamment. Ces conseils sont des pistes de réflexion à considérer avec esprit critique.
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