👨🍳🧠 Manger, c'est (aussi) dans la tête ?
🍽️ Découvrez comment votre assiette influence directement votre humeur et vos performances mentales
⏱ Temps de lecture : 6 minutes
Ce que vous allez découvrir 💡
Le lien entre l'alimentation de votre mère et votre personnalité !
Pourquoi votre barre chocolatée pourrait être votre pire ennemie mentale ?
Votre cerveau, ce glouton : pourquoi il consomme tant d'énergie et comment le nourrir correctement ?
« Grâce au ginkgo biloba, les pertes de mémoire et le manque d’attention sont choses du passé ! »
« Adoptez les baies de goji pour favoriser la santé de votre cœur et garder votre moral au beau fixe ! »
Les affirmations comme ça sont légion. Mouais.
Avouez qu’on aimerait bien n’avoir qu’à intégrer des baies de goji dans nos smoothies et consommer une petite infusion de curcuma chaque soir pour que notre cerveau soit en parfaite santé !
Malheureusement, aucun aliment, pas même un «superaliment», ne peut nous offrir tous les nutriments dont notre corps et notre cerveau ont besoin pour bien fonctionner.
Passionné par les neurosciences et par manger, cette thématique a toujours suscité mon attention.
Tout a commencé le jour où ma grand-mère m’a demandé de finir mon poisson, car selon elle ça boostera ma mémoire !!
Dur à croire à 8 ans devant une assiette de cabillaud et des brocolis sans sauces, non ?
On sait aujourd’hui qu’avec une alimentation équilibrée et saine, nous avons toutes les chances d’être en bonne santé physique !
Pourtant, lorsqu’on s’intéresse au cerveau humain, il est difficile d’associer bonne alimentation et santé cérébrale.
Si tu te demandes aussi pourquoi, et bien c’est la dernière fois.
Alors attaches ta serviette, car la science passe à table !
Commençons dont par le commencement. Et même un peu avant nos premiers pas sur la planète terre.
Tout commence avant la naissance. (Ça rime)
Depuis déjà quelques temps, on connaît l’importance de la nutrition d’une mère dans sa phase de gestation.
Mais du coup, comment la nourriture alimente notre cerveau et celui d’un bébé ? Comment les aliments que nous consommons peuvent-ils influencer notre santé mentale ?
Une étude australienne captivante s’est intéressée au lien entre nutrition et psychologie chez des d’enfants en bas âge.
Cette étude a suivi 23000 mères en attente d’un enfant dans leurs habitudes alimentaires.
Type de repas, nourriture transformée, produits sains tout a été contrôlé même des facteurs associés comme le niveau social ou la santé mentale des parents concernés.
Ces recherches ont observé des résultats estomaquant (lol)
Les mères suivant un régime alimentaire composé de produits transformés, trop sucrés ou des snacks salés avaient des enfants plus susceptibles d’être colérique, susceptible et capricieux au cours des premières années de leur vie.
Une consommation trop fréquente de ce genre de nourriture par l’enfant lui-même durant les premières années de sa vie présente les mêmes risques.
L’alimentation est donc essentielle au bon développement du fœtus et a une réelle influence sur la santé mentale du nouveau-né ! Différentes études en lien avec celle-ci valident cette forte interaction entre nutrition et santé psychologique chez les enfants comme chez les adultes.
Malbouffe et santé mentale
Personne ne doute du mauvais impact des aliments ultra-transformés sur la santé. Eux, qui ont subi plus de transformations qu'un agent secret en mission, cachent bien leur jeu. Pour obtenir ces produits, les industriels usent de procédés dignes des meilleurs films de SF : additifs mystérieux, modifications de texture et de saveur, et une durée de conservation à faire pâlir d'envie les momies d'Égypte ! 🧟♀️
Une consommation importante d’aliments ultra-transformés est associée à un surrisque d’obésité, de diabète et de cancer.
L’étude qui suit propose que la santé mentale ne serait pas épargnée.
L’équipe de Tasnime Akbaraly, chercheuse Inserm au Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations à Paris, est à l’origine de ces travaux. Elle travaille sur les liens entre alimentation et santé mentale depuis une quinzaine d’années et a déjà montré qu’un régime déséquilibré, notamment de type « occidental », riche en acides gras et pauvre en fruits et légumes, est associé à un surrisque de dépression.
L’équipe a utilisé les données de la cohorte Whitehall II, qui inclut des fonctionnaires britanniques âgés de 35 à 55 ans.
Pour chaque participant, les chercheurs ont calculé la proportion d’aliments ultra-transformés dans leurs apports quotidiens totaux. Ils ont ensuite pu les répartir en cinq groupes de taille équivalente, reflétant cinq niveaux de consommation d’aliments ultra-transformés dans la cohorte.
Enfin, les chercheurs ont étudié la récurrence de leurs éventuels symptômes dépressifs au cours des 13 années de suivi. Au total, cette analyse a porté sur 4 554 participants.
30% de risque supplémentaire
Les chercheurs ont mis en évidence une association significative entre une consommation élevée d’aliments ultra-transformés et le risque de récurrence de symptômes dépressifs. Les participants qui consommaient le plus d’aliments ultra-transformés (soit un tiers de leurs apports totaux) avaient 30 % de risque supplémentaire de présenter des épisodes de symptômes dépressifs récurrents.
On voulait pas casser l’ambiance mais ce genre de résultats semble vraiment crucial à communiquer de la part des instances politiques et de santé, afin de limiter l’impact des gros lobby de l’alimentation ultra-transformés !
Mais du coup, comment une barre chocolatée ou une pizza surgelé peuvent elles dérégler notre cerveau ? Comment nos apports nutritionnels agissent sur la santé de nos neurones et la tendreté de notre matière grise ?
Votre matière grise, saignante ou à point ?
Malgré ses 2% du poids total de notre corps, le cerveau est un organe très énergivore et a besoin de nutriments spécifiques pour fonctionner correctement.
Les glucides sont particulièrement importants pour le cerveau car il dépend fortement du glucose comme source d'énergie. En plus des glucides, d'autres nutriments comme les acides gras oméga-3 sont également cruciaux car ils contribuent au développement et au maintien de la structure du cerveau.
C’est-à-dire ?
L’ingestion de ces éléments nutritifs vont permettre la sécrétion de nombreuses hormones.
En interagissant avec des bactéries issues de notre microbiote, ces hormones vont permettre libération de neurotransmetteurs dans le cerveau.
Les neurotransmetteurs sont des composés chimiques libérés par nos neurones.
Dopamine, sérotonine, GABA ; ils agissent globalement sur nos comportements, émotions et notre sentiment de bien-être.
Lorsque les aliments que nous ingérons ne permettent pas de sécréter ces hormones, les neurotransmetteurs restent au placard et notre cerveau perd doucement l’équilibre qui lui va si bien !
L’alimentation a donc ce double rôle : protecteur de nos structures cérébrales, (neurones et matière grise) mais également garant de notre bonne santé mentale, de la gestion de nos émotions et de nos comportements !
Nos repas sont également nos premiers boucliers contre les maladies pouvant toucher notre cerveau et notre système nerveux.
En souce d’exemple , les acides gras poly-insaturés (noix, poissons, légumes verts) diminuent le risque de dépression. Les fruits rouges limitent fortement le déclin des fonctions liées à la mémoire.
OK merci pour le tuto santé bien être.
Mais malgré toutes les prescriptions existantes sur comment s’alimenter sainement au quotidien, il reste parfois difficile de dire non à un produit qu’on sait trop sucré ou calorique, n’est ce pas ?
Vous êtes ce que vous mangez
La dernière question abordée aujourd’hui est liée à nos habitudes alimentaires et le rôle qu’elles jouent sur notre cerveau.
Nous apprenons à déceler au cours de notre vie, quels aliments semblent bons ou pas, pour notre santé.
Nous créons par la suite des habitudes alimentaires, qui vont nous guider vers certains types d’aliments lorsque nous achetons de la nourriture ou lors de la préparation d’un repas.
Que se passe-t-il dans notre cerveau au moment d’un choix alimentaire ? Et comment notre vécu et nos habitudes influencent-ils notre prise de décision alimentaire ?
Encore une fois la recherche est là, pour répondre à nos plus grandes interrogations.
Ce sont des chercheurs de l'INRAE ont mené une étude innovante pour découvrir comment nos habitudes alimentaires influencent le fonctionnement cérébral lors de décisions alimentaires. (salade ou pizza ?)
Pour cela, ils ont comparé 50 étudiants en bonne santé mais avec des consommations variables d'aliments typiques de l'alimentation “junk” (gras, sucrés, salés, transformés).
Lors d'une IRM, les participantes devaient choisir entre des plats plus ou moins caloriques, créant un conflit entre plaisir et équilibre alimentaire.
Un combat de boxe entre 2 régions cérébrales, celles du plaisir et celle de la raison.
Les résultats sont saisissants : les zones du contrôle cognitif et du plaisir s'activent différemment selon les habitudes des participants. Et surtout la communication neuronale entre ces 2 régions diminue chez les forts consommateurs d'aliments dits junk.
Cela signifie que même chez des personnes en bonne santé, les habitudes alimentaires conditionnent le cerveau, favorisant un cercle vicieux de consommation : on apprend à notre cerveau à manger et nos habitudes impactent grandement son fonctionnement interne !
Les chercheurs visent à développer différentes hypothèses comme celle d’entraîner le cortex préfrontal responsable du contrôle cognitif afin de mieux gérer les pulsions alimentaires.
Cette étude passionnante ouvre de nouvelles perspectives pour comprendre et traiter les problèmes liés à l”alimentation sur la santé physique mais également mentale !
Quelques mots pour conclure
Pas de second tuto bien être pour terminer cette édition ! La morale de cette histoire cérébrale est que si vous souhaitez que votre cerveau fonctionne comme une fusée, nourrissez-le comme un astronaute.
Le choix des aliments que nous consommons a un impact majeur et direct sur l’équilibre de notre microbiome intestinal, lequel conditionne notre santé globale, y compris celle de notre système nerveux, et notre comportement
Préférez les fruits aux frites et traitez votre cerveau comme une star en diversifiant votre alimentation et en utilisant des produits frais de qualité!
Et n'oubliez pas, un esprit bien nourri est un esprit joyeux, alors faites de la santé de votre cerveau une priorité et régalez-vous au quotidien !
Bonne soirée !
Cérébralement vôtre,
Bertrand 🧠✨
Cérébral part en vacance !
Nous avons grandement discuter avec Romain et nous avons décidé que Cérébral allait partir en vacance pour se reposer les méninges ! Compte tenu de nos emplois du temps chargés pendant les vacances et de notre engagement à maintenir la haute qualité de notre newsletter, nous avons décidé que Cérébral allait prendre des vacances d'été. Nous serons donc de retour mi-août pour continuer à partager avec vous notre passion pour les neurosciences. D'ici là, nous vous souhaitons à tous un merveilleux été !
Pour aller plus loin
👉
L’énigme de la semaine !
L’énigme de la semaine dernière était :
Je suis toujours devant vous, mais vous ne pouvez jamais m'atteindre. Qui suis-je ?
Et la réponse était : L’horizon
La nouvelle énigme est : 👇
Qu'est-ce qui est plus grand que la Tour Eiffel, mais infiniment moins lourd ?
Newsletter propulsée par LearnThings.fr
Vous voulez vous former, mais il y a trop de choix ? LearnThings a sélectionné pour vous les meilleures formations en France dans tout un tas de domaines. En plus, on vous aide aussi à :
N’hésitez pas à chercher “LearnThings” sur Google et à venir nous voir !
Disclaimer : Les informations présentées dans cette newsletter s'appuient sur des recherches scientifiques. Cependant, les résultats ne sont pas des certitudes absolues et représentent parfois des corrélations sans prouver de causalité directe. La science des neurosciences évolue constamment. Ces conseils sont des pistes de réflexion à considérer avec esprit critique.
👍 Likez | 💬 Commentez | ↗️ Partagez 👇👇👇👇