4 Découvertes Neuroscientifiques pour Booster sa Créativité🪄🧠
🍲💤🎨♻︎ Eat, sleep, create, repeat : nos habitudes de vie qui peuvent développer notre potentiel créatif.
⏱ Temps de lecture : 10 minutes de plaisir
En coulisse 🚪
Salut l’équipe 🙂 !
22 décembre, Noël qui approche, 3 degrés : une bonne occasion de prendre un moment, au chaud, pour se cultiver ensemble !
Bertrand est à Chambéry voir sa famille, moi-même je suis remonté à Paris me goinfrer de tout ce que Noël a à apporter… le bonheur quoi ! 😊 On espère que c’est la même chose pour vous tous. Et si ce n’est pas le cas, n’hésitez pas à nous mettre un petit message: r.campenon@learnthings.fr. On essayera de vous apporter un petit peu de gaieté : après tout, c’est un peu ça Noël 🙂
Aujourd’hui, on continue sur notre lancée avec la suite et fin de notre article sur la créativité.
On se penche sur les avancées scientifiques plus récentes sur le sujet, en vous donnant toutes les pistes pour faire de votre esprit, un magma de créativité.
Le domaine est large, alors on ne parlera peut être pas de tout, mais sachez que si vous avez toutes questions ou besoins de compléments d’information, vous pouvez nous les faire parvenir, car la science c’est un travail d’équipe !
Allez bonne lecture, et bon dimanche à tous !
Pour briller en soirée 💡
Un état mi-sommeil mi-éveil, générateur de “moments eurêka” où vos problèmes deviennent solution. 🛌🏻
Notre capacité à associer des mots et des concepts peut prédire notre potentiel créatif.⚡️
Les activités “basses fréquences” comme booster de votre créativité. 🧘🏻♀️
Manger sainement et pratiquer du sport au service de votre capacité à créer 🥕
Back to the futur 🕰️
Quelques-uns de nos précédents épisodes :
Cultiver sa créativité 🌱
Pourquoi cultiver notre créativité ?
Tout d’abord car créativité ou création sont des mots qui proviennent du latin « creo », « creas », « creare », qui signifie faire pousser, produire, faire naître, et dans la langue ecclésiastique faire naître du néant.
On a tous la capacité d'être créatif, la capacité à imaginer, la capacité d'inventer et de s'amuser… chacun peut être créatif, même parfois involontairement.
Comme on l’a vu dans l’article précédent, la créativité ne se limite pas à un domaine particulier; elle est omniprésente dans notre quotidien. Que ce soit dans les arts, la science, l'entrepreneuriat ou même dans nos interactions sociales, elle est le moteur de l'évolution humaine.
Grâce à une multitude de recherches, autant old school que récentes, les neurosciences nous apprennent que la créativité peut être cultivée et développée au quotidien. (Big up à l’ami Candide)
On vous donne ci-dessous 4 grandes découvertes, démultiplier en pleins d’exemples concrets pour favoriser votre essor créatif.
Et pour se mettre en jambe on commence par le sommeil (pas très tonique comme lancement).
Ah ce bon vieux sommeil réparateur, qui nous remet les idées en place, qui sait nous mettre en pause, et qui vous allez le voir, détient d’autres promesses assez inattendus !
Dodo créatif 🛌🏻
Dans le large spectre du sommeil, c’est la phase d’endormissement qui nous intéresse ici.
Et oui, l'endormissement pourrait bien être un allié inattendu de la créativité.
Thomas Edison et Salvador Dalí avaient déjà compris l'importance de ces instants, utilisant des techniques pour maximiser leur potentiel créatif.
Pour vous expliquer le pourquoi du comment, on fait appel à Delphine Oudiette et son équipe, qui ont mis en place une expérience intrigante.
Dans celle-ci, les participants ont d'abord été invités à résoudre une énigme. Ensuite, ils ont eu l'occasion de se reposer pendant environ vingt minutes, avec la possibilité de s'endormir. À leur réveil, ils ont tenté à nouveau de résoudre l'énigme.
D’autres sujets n’ont pas eu cette période de repos, et on également eu une seconde opportunité de répondre à l’énigme quelques minutes plus tard.
Les résultats sont bien là : ceux qui se sont assoupis ont montré une plus grande propension à trouver la solution correcte par rapport à ceux qui sont restés éveillés.
Hypothèse ?
Cela suggère que la phase de transition vers le sommeil pourrait être un moment clé pour accéder à des idées nouvelles, un véritable « moment eurêka ! ». On parle également d’insight pour considérer ce phénomène bref et concis, nous présentant la réponse à un problème de manière immédiate.
Mais que se passe-t-il dans notre cerveau durant ces précieuses secondes ?
L'état hypnagogique, cet état intermédiaire entre veille et sommeil, semble jouer un rôle crucial en favorisant la créativité. Le terme "hypnagogie" vient des mots grecs signifiant "sommeil" et "guide", en référence à la période d’endormissement. Médiatisé initialement pour la création d’expériences d’hallucination, cet état pourrait également être à l’origine des insights qui révèlent notre potentiel créatif.
D’une certaine façon, l’hypnagogie incarne le meilleur des deux mondes. Elle autorise un libre flux de pensées et d’associations, typique du sommeil paradoxal quand le cerveau passe en revue et intègre les souvenirs, les pensées et les sensations, tout en nous maintenant suffisamment éveillés pour avoir conscience du phénomène.
💡 Thomas Edison avait l'habitude de faire des siestes courtes tout en tenant des billes dans ses mains. Lorsqu'il s'endormait, les billes tombaient et le réveillaient, ce qui lui permettait de capter des idées créatives à la frontière du sommeil. Dali, quant à lui, utilisait une méthode similaire, s'endormant avec une cuillère en métal dans la main pour capturer des visions créatives à l'état de semi-conscience.
Ne voyez cependant pas dans cette explication, l’essor de la créativité comme une apparition divine, sans réelles explications. La créativité n’est pas le fruit du hasard, mais bien le fruit de notre expérience.
On vous explique pourquoi !
Notre bibliothèque créative 📚
Tout au long de notre vie, notre cerveau perçoit des éléments d'inspiration, de connaissance, de compétences que nous rassemblons et combinons dans de nouvelles créations. La science a mis un nom sur ce phénomène, la théorie associative de la créativité.
D'après celle-ci, nos pensées créatives reposent sur la façon dont nous associons les informations dans notre mémoire sémantique. En d'autres termes, les esprits créatifs seraient capables de relier plus facilement des concepts qui, à première vue, semblent éloignés les uns des autres.
💡
Steve Jobs a souvent parlé de l’importance de la « connexion des points », c’est-à-dire de la capacité à relier des idées apparemment disparates pour créer quelque chose de nouveau. Il a attribué sa propre créativité à sa capacité à établir des liens entre des domaines tels que la technologie, l’art et le design.
Il restait encore à comprendre comment le cerveau fait le lien entre cette organisation mémorielle et la créativité.
Problème résolu !
Le défi a été brillamment relevé par l'équipe d’Emmanuelle Volle à l'Institut du Cerveau, en collaboration avec d’autres universités. Ils ont mis en place une tâche de jugement de relation sémantique, où les participants devaient évaluer les liens entre différentes paires de mots tout en étant observés par IRM fonctionnelle.
Grâce à ces évaluations, ils ont créé des cartes individuelles d'associations sémantiques, appelées réseaux sémantiques. Ces réseaux ont ensuite été analysés à l'aide d'outils graphiques pour comprendre comment leur organisation se relie à la créativité.
Pour avoir une idée plus concrète de la créativité des participants, un questionnaire sur leurs activités créatives dans divers domaines (comme la littérature, la cuisine, la musique et même les sciences) a également été proposé.
Les résultats de cette étude sont tout simplement fascinants ! Ils montrent que l'organisation des réseaux sémantiques peut prédire la créativité des individus dans la vie quotidienne.
En gros, ceux qui ont réalisé davantage d'activités créatives possèdent des réseaux sémantiques plus efficients et moins segmentés.
Notre cerveau est en permanence en train de percevoir le monde, de créer. Il est capable de se modifier en adaptant ses réseaux et structures complexes selon l'histoire et le milieu spécifique de chacun.
Cette neuroplasticité révèle que tout ce que notre cerveau apporte de différent, de créatif, est composé d'une multitude d'influences, d'inspirations acquises au cours de notre vie et de notre éveil au monde. Les idées provoquent les idées et aident à faire évoluer de nouvelles idées. D'où, l'importance de construire un riche réservoir de matières premières, comme des ressources mentales à partir desquelles vous pouvez construire de nouvelles combinaisons.
Plus votre réservoir de ressources est riche, plus vos combinaisons/constructions vont devenir intéressantes. L’inspiration ne surgit pas de nulle part. Le cerveau crée au gré du vécu, de la répétition, des expériences.
Les neurotransmetteurs, nos amis pour la vie 🫂
Troisième concept abordé par les neurosciences de la créativité, le rôle de nos messagers chimiques, les neurotransmetteurs.
Ce sont des substances chimiques sécrétés par le cerveau pour agir sur son propre fonctionnement. Leur rôle est de faciliter la communication entre les neurones. Pour faire simple, ils améliorent le transfert des informations d’un neurone à l’autre. (des petits bisons futés)
Il existe plus de 60 types de neurotransmetteurs. Les plus connus sont la sérotonine, la mélatonine, la dopamine et l’acétylcholine.
Ce sont ces deux derniers qui suscitent notre intérêt dans l’enquête du jour.
L’acétylcholine. C’est le neurotransmetteur de l’apprentissage et de la mémoire.
Pour faire bref, l’acétylcholine optimise la mémoire, en retenant l’information, en la stockant et en permettant de la retrouver le moment venu. La créativité et l’ensemble des fonctions cognitives sont les caractères dominants de ce neurotransmetteur excitateur. Bref un vrai allié à la création !
Et vous ne savez pas la meilleure ? Ce neurotransmetteur est produit par le cerveau grâce à des nutriments et donc en grande partie à notre alimentation.
*Il va pas nous sortir une étude à ce sujet quand même ?*
Et bien si. Elle est parue dans le British Journal of Psychology en 2014, et suggère que la consommation régulière de fruits et légumes favorisent l’enthousiasme et la créativité dans la vie quotidienne. Carottes et curiosité !
💡 Une autre étude a montré une forte corrélation entre des habitudes alimentaires saines et riches en flavonoïdes (présent en quantité dans le thé, le raisin, les oignons, les pommes, le cacao...) peuvent être bénéfiques pour les performances cognitives au fil du temps (dont la créativité).
L’étude en question : Association between Flavonoid Intake and Cognitive Executive Function among African American and White Adults in the Healthy Aging in Neighborhoods of Diversity across the Life Span (HANDLS) Study
Bien manger = mieux créer ?
Et bien oui, une alimentation saine et variée est un atout indispensable à une meilleure sécrétion de vos neurotransmetteurs et par conséquent à faciliter votre essor créatif !
Parallèlement à l’acétylcholine, la dopamine a également un impact sur notre fonctionnement cognitif.
Des activités comme le sport sont des boosters de dopamine et peuvent également avoir un impact positif sur votre manière de penser le monde et votre potentiel créatif.
La plupart des activités physiques font fonctionner notre cerveau d’une manière assez spéciale. Le contrôle cognitif s’échappe doucement et laisse place à un état mental de laisser aller, où l’on perd en partie le contrôle.
Perdre (un peu) le contrôle 🧘🏼♀️
Dernière grande idée pour booster notre créativité : la capacité de création se situe directement dans notre cerveau.
Je m’explique.
Comme nous l’avons vu avec l’endormissement, l’état hypnagogique est un savant mélange entre un flux d’idées et la réduction de notre activité cérébrale liée aux fonctions exécutives.
Ces fonctions contrôlent de manière globale notre pensée, par la planification, la prise de décision et l’inhibition. Or, il semble que le potentiel créatif ait besoin d’une certaine liberté pour pouvoir s’exprimer entièrement.
Pour cela favoriser des activités “basses fréquences”, comme le sport, la méditation, l’imagerie mentale.
En 1978, l’étude de Martindale & Hasenfus, est l’une des premières à observer le niveau d’onde alpha pendant la création d’idées.
Cette étude repose sur électro-encéphalographie (EEG), un examen médical consistant à enregistrer l’activité électrique des neurones au niveau cérébrale.
Cette dernière montre que le niveau d’onde alpha (ondes cérébrales) est plus élevé chez une personne créative.
Aujourd’hui, l’interprétation des ondes alpha dans la génération d’idées a évolué. Leur intensité varie selon l’exercice : créer une image mentale sans aide produit plus d’ondes alpha qu’avec un support visuel.
Les personnes plus créatives, utilisant souvent la pensée divergente, ont des niveaux d’ondes alpha plus élevés. Fascinant, car on sait également aujourd’hui, que ces ondes jouent un rôle dans la récupération de la mémoire. Ces ondes pourraient donc faciliter nos réseaux sémantiques et nos associations, par exemple.
Cette découverte suggère que la créativité ne se manifeste pas seulement dans des moments de frénésie intellectuelle, mais aussi dans des instants de calme et de réflexion.
Sans rentrer dans des clichés trop violents, les conseils que ces études nous suggèrent sont clairs. Prendre le temps de ne rien faire en particulier, et laisser du temps libre à votre cerveau.
Soyez curieux, optimistes et croyez en vous et en votre processus de création. Car comme dirait l’autre “on ne croient que ceux qui croient en eux”.
Conclusion
En résumé, des exercices de pensée divergente, les micros siestes, la pratique de l'art, bien manger ou même des jeux de société qui encouragent des solutions novatrices peuvent renforcer notre capacité à penser de manière créative.
Le champs des possibles !
Mais comme on vient de le voir, de nombreux facteurs liés à la métacognition (la compréhension de son propre système de pensée) peuvent influencer notre lien avec notre créativité.
En stimulant notre cerveau à travers des expériences variées, nous pouvons améliorer notre flexibilité cognitive et par conséquent notre aptitude à innover.
Et maintenant c’est à vous de jouer !
Peu importe votre âge ou votre cheminement personnel, que vos créations soient pour votre carrière, passe-temps ou rêve ; il n’est ni trop tard, ni trop égoïste, ni trop prétentieux, ni trop bête pour travailler sur votre créativité.
(Nouvelle rubrique): Ce qu’il faut retenir 📖
Après plusieurs retours de nos chers lecteurs, on a décidé d'ajouter cette partie qui est un mini résumé de ce qu'il faut retenir de nos articles 🙂. Ici, on travaille la mémoire, et on vous laisse avec de quoi méditer pour appliquer les concepts appris dans l'épisode dans vos vies. Encore une fois, comme indiqué dans notre disclaimer dans chacun de nos épisodes :
Les informations présentées dans cette newsletter s'appuient sur des recherches scientifiques. Cependant, les résultats ne sont pas des certitudes absolues et représentent parfois des corrélations sans prouver de causalité directe. La science des neurosciences évolue constamment. Ces conseils sont des pistes de réflexion à considérer avec esprit critique.
Utilisez l'état hypnagogique (entre éveil et sommeil) pour capter des idées créatives, comme le faisaient Edison et Dalí avec leurs micro-siestes 😴
Enrichissez votre réseau sémantique en multipliant les expériences et connaissances diverses - plus vous avez de "matière première", plus vous pourrez faire de connexions créatives 🧠
Privilégiez une alimentation saine riche en fruits et légumes pour favoriser la production d'acétylcholine, essentielle à la créativité 🥗
Pratiquez des activités physiques qui stimulent la dopamine et permettent un certain "lâcher-prise" mental 🏃
Favorisez les activités qui génèrent des ondes alpha (méditation, imagerie mentale, moments de calme) pour libérer votre potentiel créatif 🧘♀️
Pour aller plus loin 👀
👉 Livre : Les formes de la créativité - Howard Gardner
👉 Vidéo : Cerveau et créativité - Fête de la science (1h30 de fun)
Inspiration neuronale ☁️
Il faut avoir une part de délire, c'est la poésie, c’est l'incertitude, c’est l'hésitation, c'est le trouble, et c'est la source de la créativité.
Boris Cyrulnik
Voilà, c’est tout pour cette semaine !
Cérébralement vôtre,
Bertrand & Romain 🧠✨
PS: N’hésitez pas à partager cette newsletter avec vos proches / ami(e)s / collègue(s). C’est une bonne dose de motivation pour nous !
Et puis si vous n’êtes pas abonné, abonnez-vous ! 😊
L’énigme de la semaine ! 🕵️
L’énigme de la semaine dernière était :
Si vous me connaissez, je ne suis plus. Qui suis-je ?
Et la réponse était : Un mystère.
La nouvelle énigme est : 👇
Un homme doit traverser un pont la nuit. Le pont peut seulement supporter 80 kg et l'homme pèse exactement 80 kg. Il a avec lui trois balles de 1 kg chacune. Comment fait-il pour traverser sans casser le pont ?
Disclaimer : Les informations présentées dans cette newsletter s'appuient sur des recherches scientifiques. Cependant, les résultats ne sont pas des certitudes absolues et représentent parfois des corrélations sans prouver de causalité directe. La science des neurosciences évolue constamment. Ces conseils sont des pistes de réflexion à considérer avec esprit critique.
👍 Likez | 💬 Commentez | ↗️ Partagez 👇👇👇👇
Bonjour j'ai lu avec intérêt votre article mais faute de temps je ne peux m'inscrire .
Cordialement