⌛ 🕰️ Pourquoi vous avez l'impression que le temps passe de + en + vite (Neuroscience)
Métro-boulot-dodo ou aventures quotidiennes ? Découvrez comment votre cerveau perçoit le temps et comment reprendre le contrôle de vos années.
Salut tout le monde !
Si vous lisez ces lignes, c’est qu’on est dimanche en fin de journée. Eh bien, sachez que… nous devons être actuellement en train de faire du stop dans les Pyrénées-Orientales pour le début de notre grand jeu Copains Express ! (notre version à nous de Pékin Express) 😂
Trop hâte de vous montrer des photos ! 😂
💡 Pour briller en soirée
Si vous n’avez pas le temps de tout lire, vous trouverez ici les informations les plus croustillantes de notre épisode !
Votre cerveau filme moins d'images par seconde en vieillissant, créant l'illusion d'accélération temporelle 🎬
La peur ralentit le temps en direct grâce à votre mémoire qui encode mieux les moments intenses ⚡
Apprendre de nouvelles choses stimule le cerveau et ralentit la perception du temps ⏰
La routine fait passer votre cerveau en "pilote automatique", accélérant le temps perçu 🤖
📑 Le Dossier de la Semaine
Chaque semaine, nous disséquons minutieusement une thématique des neurosciences pour vous offrir un éclairage complet et captivant !
🧠💬 Pourquoi le temps passe si vite ?
⏱️ Temps de lecture : 6 minutes.
"Déjà le printemps ?!", "Ça passe trop vite !"…
Ça vous dit quelque chose ?
Aujourd’hui on aborde le sujet du temps qui passe. Dis comme ça, ça fait un peu spleen de Baudelaire, mais je vous promets d’essayer de ne pas être aussi déprimant !
Parfois, les heures nous semblent s’étirer, parfois s’envoler. Oui, nous sommes des êtres subjectifs face au moment présent.
💡 Ce phénomène est connu sous le nom de "Paradoxe des Vacances" : pendant des expériences agréables et nouvelles, le temps file, mais en les rappelant, ces périodes semblent plus longues et plus substantielles grâce à la densité des souvenirs uniques formés.
Mais outre les biais qui font percevoir le temps à différentes vitesses, nous avons individuellement chacun notre propre perception du temps qui passe.
D’ailleurs il est souvent admis qu’en grandissant, les adultes partagent la sensation que les années défilent à toute allure. Pourtant, quand on était enfant, c’était l’inverse : les journées d’école duraient une éternité, et les vacances semblaient interminables.
Alors, comment notre perception du temps est-elle si personnelle ?
Et pourquoi cette impression que le temps accélère en vieillissant ?
En tout cas, vous ne devrez pas perdre le vôtre dans les minutes à venir !
(Re)présentation de notre horloge interne
Pour commencer, petit rappel sur un point théorique que l’on a déjà évoqué dans un article précédent sur notre horloge biologique.
Nous possédons tous un horloge interne, appelé également horloge circadienne.
💡 Les horloges circadiennes ne sont pas uniques aux humains – elles existent chez presque tous les êtres vivants, des bactéries aux mammifères, avec des mécanismes génétiques étonnamment similaires.
Cette horloge rythme notre corps et notre cerveau aux activités de veille/sommeil qui fluctuent au cours de nos journées, et est influencée par des facteurs comme la lumière, mais également nos processus mentaux. Emotions, attention, fatigue ou faim, ces facteurs vont influencés fortement notre manière de percevoir le temps.
On passe au crible quelques facteurs qui ont leur influence.
Les émotions influencent notre perception de la durée d’un événement. Ainsi, sous l’effet de la peur face à un danger, pour nous préparer à agir vite, notre horloge interne accélère et le temps extérieur (qui ne change pas) nous semble alors passer plus lentement.
💡 La peur ne ralentit pas réellement le temps en direct — c'est notre mémoire qui crée cette illusion. Les moments de peur intense sont mieux encodés dans notre mémoire, créant après-coup l'impression que l'événement a duré plus longtemps.
L’attention est un autre facteur majeur. Quand on donne des contraintes de temps pour réaliser une activité, le risque d’erreurs augmente, car une partie de l’attention est détournée de l’exercice pour la gestion du temps ; à l’inverse, le temps semble passer plus vite si l’on est pris par une activité exigeant d’être concentré.
Le dernier facteur, qui nous intéresse le plus aujourd’hui pour expliquer nos différences de perception du temps, le temps !
Oui, oui le temps influence la perception du temps. (pas trop mal à la tête ?)
Quand je parle de temps, je parle d’âge.
Voici la première hypothèse : Notre métabolisme (notre "moteur" interne) tourne au ralenti en vieillissant. Battements de cœur, respiration… Tout devient moins rapide qu’à 20 ans. Et comme notre perception du temps est liée à ces rythmes biologiques, on a l’impression que les années filent plus vite.
💡 Le rythme cardiaque et la respiration ralentissent effectivement avec l'âge : de 72 à 65 battements/minute et de 16 à 14 respirations/minute en moyenne entre jeunes adultes et seniors.
Parlons un peu cerveau maintenant (pour changer). Et une deuxième hypothèse serait celle de l’influence de la quantité d’informations traitées par notre cerveau face au temps qui passe.
Le cerveau au rythme des images
Pour cela, intéressons nous à une étude du Dr Adrian Bejan (Université Duke). Selon lui, plus on vieillit, moins notre cerveau enregistre d’images par seconde.
Quand on est jeune, notre cerveau capte et traite de nombreux détails tout le temps (un peu comme une caméra qui filmerait en ultra-rapide).
Résultat ? Les souvenirs de jeunesse nous paraissent plus longs, parce qu’ils sont ultra-détaillés.
Mais avec l’âge, les neurones deviennent moins réactifs, les connexions dans le cerveau ralentissent… Du coup, on perçoit moins de "scènes" dans une même journée. Et hop, le temps semble s’écouler plus vite !
💡 Les chercheurs ont observé que les bébés et les enfants déplacent leurs yeux beaucoup plus fréquemment que les adultes, signe qu'ils acquièrent et traitent plus rapidement les images visuelles, ce qui explique leur perception différente du temps.
Le chercheur en parle mieux que moi et commente :"Avec l’âge, la vitesse à laquelle les images sont obtenues et traitées ralentit, rendant le flux temporel plus rapide en apparence”.
En somme, plus nous sommes confrontés à des images, plus notre cerveau perçoit le temps de manière étalée. Cette piste, nous mène vers un point central dans notre dossier du jour. L’importance de notre environnement et de nos habitudes.
La routine, ennemi n°1 du temps lent
Quand on est enfant, tout est nouveau : la première fois à la mer, la rentrée des classes, Noël… Le cerveau enregistre une tonne d’infos, et ça donne l’impression que le temps s’étire.
Mais adulte ? Routine, métro-boulot-dodo… Notre cerveau passe en mode "pilote automatique" et enregistre moins de moments marquants. Du coup, les années paraissent se télescoper.
Plus nous sommes dans la routine, moins notre cerveau est sollicité !
Rechercher de nouvelles stimulations demande à notre cerveau davantage d’efforts pour traiter les informations, ce qui a tendance à avoir pour effet de ralentir notre perception du temps.
Outre le développement personnel que cela nous apporte, vivre de nouvelles expériences a la vertu de nous donner l’impression que le temps s’étire et se distend. Et ça à n’importe quel âge ! Car oui, dans une logique biologique, nous ne sommes pas tous égaux face au temps.
Un peu de maths pour finir ?
La simple perception du temps d’une personne enfant ou adultes, n’est inévitablement différentes. Allez, on sort les calculettes :
Pour un enfant de 5 ans, une année, c’est 20% de sa vie !
Alors que pour un adulte de 40 ans, c’est seulement 2,5%.
Du coup, plus on vieillit, plus une année nous semble courte par rapport à tout ce qu’on a déjà vécu. Tout n’est qu’une histoire de rapport à notre expérience de vie !
Pas de panique, ce sentiment est universel. Cependant chaque culture a ses spécificités en terme de relation aux termes représentant le temps.
💡 Dans certaines cultures, la conception du temps est complètement différente ! En Inde, le mot "kal" signifie à la fois "hier" et "demain", reflétant une vision cyclique du temps où la distinction entre passé et futur est moins rigide.
Pour résumer, si vous souhaitez moduler cette perception et vous donner l’impression que le temps ralentit, on vous suggère de :
Varier vos activités (sortir de la routine en créant de nouvelles habitudes)
Apprendre de nouvelles choses (stimuler le cerveau et s’exposer à de nouveaux horizons)
Profiter des petits moments (en pleine conscience bien sûr)
Voilà c’est tout pour aujourd’hui ! En espérant que le temps passé à lire cet article ne vous ai pas paru trop long et qu’il vous a inspiré, autant qu’ Antoine de Saint Exupéry m’a inspiré en disant :
“L'avenir n'est jamais que du présent à mettre en ordre. Tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre.”
📖 Ce qu’il faut retenir
L’horloge biologique rythme notre perception du temps : L’horloge circadienne, qui rythme nos activités de veille/sommeil est influencée par nos processus mentaux.
Des processus cognitifs responsables 🧠 : Nos capacités attentionnelles lors d’une tâche et la valence émotionnelle d’un moment influe considérablement notre manière de percevoir le temps.
L’âge augmente cette distortion ‼️ : Le ralentissement de nos rythmes biologiques et la perception du temps passé/à venir sont des forts accélérateurs du temps ressenti.
La routine amplifie 🔎 : L’instauration de routines pousse le cerveau à passer en mode automatique et à moins ancrer de moements marquants dans le temps.
Stimuler votre cerveau : Rechercher de nouvelles stimulations demande à notre cerveau davantage d’efforts pour traiter les informations, ce qui a tendance à avoir pour effet de ralentir notre perception du temps.
PS : on serait ravi d’avoir vos avis sur cette article. Alors, si vous avez la moindre question, la moindre anecdote, ou tout simplement l’envie de partager quelques choses avec nous, n’hésitez pas à commenter ci-dessous.
Pour aller plus loin 👀
👉 Livre : Le temps - Salazer-Ferrer
👉 Podcast : Celui où on parlait de la perception du temps
⚡ Réactivation Neuronale
La meilleure façon de consolider ses apprentissages, c'est de les tester régulièrement (et ça, c'est prouvé par les neurosciences 😉). Réactivons ensemble ce que nous avons exploré la semaine dernière !
La semaine dernière, nous avons vu plusieurs choses dans cet épisode :
Pouvez-vous vous rappeler de ce dont nous avons parlé ?
Prenez 30 secondes pour essayez de vous rappeler au mieux…
…
[….]
….
Allez, on vous aide. Voici les 5 points qu’il fallaient retenir de cet épisode :
- L’IA s’inspire du cerveau humain 🤖: les algorithmes développés pour l’IA sont inspirés du fonctionnement cérébral humain. Architecture cérébral et processus cognitifs sont au cœur des modèles de ces systèmes intelligents.
- L’IA au service de la recherche 🧠 : les technologies d’IA permettent de faire évoluer la rechercher scientifique, notamment dans le traitement des données d’imagerie ou la détection précoce de maladies neurodégénératives.
- L’IA modifie nos cerveaux ‼️ : l'utilisation intensive des des systèmes intelligents modifie la plasticité cérébrale, notamment dans les zones liées à l'attention et à la mémoire.
- Des machines au service du cerveau 🔎 : les neurosciences et l'IA créent des interfaces cerveau-machine. Ces dispositifs permettent de connecter directement le cerveau humain à des ordinateurs ou des prothèses intelligentes dans le but d’améliorer nos quotidiens.
Voilà, c’est tout pour cette semaine !
Cérébralement vôtre,
Bertrand & Romain 🧠✨
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Disclaimer : Les informations présentées dans cette newsletter s'appuient sur des recherches scientifiques. Cependant, les résultats ne sont pas des certitudes absolues et représentent parfois des corrélations sans prouver de causalité directe. La science des neurosciences évolue constamment. Ces conseils sont des pistes de réflexion à considérer avec esprit critique.
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Article très intéressant qui me rappelle plein d'exemples dans ma vie quotidienne.
Sur le facteur "attention" : quand cela est possible (primaire, collège), ne pas donner de contraintes horaires aux élèves pour un exercice ou un devoir serait-il une aide pour eux et un plus pédagogique ?
Mesure du temps qui s'écoule : c'est un peu hors-sujet, mais certaines personnes ressentent l'écoulement du temps. Elles sont capables de donner l'heure (approximativement), de dire qu'une heure ou une minute se sont écoulées sans regarder leur montre, le soleil ou la luminosité.